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Coupe dans le FSER : Non Merci

Radio Campus France dénonce la baisse du FSER et appelle à la mobilisation.

Par Radio Campus France, fédération nationale de 30 radios associatives étudiantes.

Les radios associatives, piliers invisibles du service public
En France, des centaines de radios associatives animent chaque jour le paysage médiatique, offrant une diversité culturelle, une proximité territoriale et une indépendance éditoriale sans équivalent. Pourtant, leur existence même est aujourd’hui menacée par la proposition d’une baisse de 44% du Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) prévue au budget 2026. Présenté à tort comme une « dépense », ce fonds est en réalité un investissement social, culturel et démocratique dont le retour sur investissement dépasse largement son coût.

Des acteur·ices du service public, déjà optimisés au maximum
Les radios associatives, comme les 30 stations du réseau Radio Campus, sont des actrices essentielles du service public de l’audiovisuel. Avec des moyens souvent dérisoires, elles forment des milliers de bénévoles et de professionnel·les, produisent des contenus locaux, éduquent aux médias, et donnent la parole à celles et ceux que les grands groupes ignorent ou caricaturent. Chaque euro du budget d’une radio associative est utilisé à bon escient et strictement encadré. Les radios ont souvent des locaux mis à disposition par conventionnement avec les Universités, les CROUS, les mairies ou bien des baux privés peu onéreux et précaires. Les équipes salariées ont des salaires au plus proche des minimas prévus par les conventions collectives, quand bien même de nombreux postes “multi-casquette” multipliant les responsabilités, sont malheureusement souvent sous-évalués et sous-payés, faute de moyens. Les dépenses suivent une gestion rigoureuse au service de l’intérêt général. En bref, des budgets qui relèvent déjà de la survie et ce, depuis des années.

Le FSER, un fonds attribué sur la base de critères définis par l’ARCOM

Le FSER est un fonds dont l’attribution est conditionnée par des critères d’éligibilité, définis par l’Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle et numérique (ARCOM). Chaque année, pour prétendre à cette aide, les radios doivent fournir le détail de leurs activités afin d’espérer toucher ce fonds. Les contreparties sont encadrées et ce soutien financier, vital à nos
radios, ne tombe pas du ciel. Un compte-rendu annuel détaillé témoigne du pluralisme, de la diversité, de notre accessibilité à toutes et tous, du caractère local de l’information que nous produisons, de nos actions d’éducation aux médias et à l’information, des créations radiophoniques originales que nous portons, de notre lien avec le tissus local associatif, culturel, scolaire, et social… Le tout, accompagné d’un budget à l’équilibre. Comment présenter un budget équilibré lorsqu’on annonce retirer la moitié d’une subvention pilier des budgets des radios associatives ?

Le FSER : un levier, pas une charge

Le FSER n’est pas une subvention passive, mais un levier qui permet à des centaines de radios de jouer pleinement leur rôle social. Pour quelques millions d’euros – une goutte d’eau dans le budget de l’État – il garantit l’accès à l’information, la vitalité culturelle des territoires et la formation de citoyen·nes éclairé·es. Supprimer ou réduire ce fonds, c’est condamner des dizaines de radios à disparaître, c’est priver des millions d’auditeur·ices d’une information de proximité, c’est affaiblir le tissu associatif déjà fragilisé.
Un manque à gagner colossal

La disparition ou même la simple baisse du FSER aurait un coût bien plus élevé que son maintien. Sans ce fonds, ce sont des emplois locaux qui disparaîtront, des formations qui s’arrêteront, des territoires qui se retrouveront sans voix. Des services civiques et des bénévoles privé·es d’une valorisation de leur engagement et d’opportunités professionnelles. Le désengagement de l’État se traduirait par un appauvrissement culturel, une concentration accrue des médias entre les mains de quelques groupes, et une fracture territoriale aggravée. Le FSER, c’est l’assurance d’un service public vivant, diversifié et accessible à toutes et tous.

Un appel à la responsabilité collective

Nous, radios associatives, ne demandons pas l’aumône. Nous demandons la reconnaissance de notre utilité publique et la pérennisation d’un outil qui, pour un coût modeste, produit des bénéfices immenses pour la société. Le FSER est un choix politique : celui de soutenir un modèle médiatique pluraliste, participatif et ancré dans les réalités locales.
Agissons ensemble

Il est encore temps d’éviter une catastrophe culturelle et sociale. Nous appelons les pouvoirs publics à maintenir, voire à renforcer, le FSER. Nous invitons les citoyen·nes, les associations, les collectivités locales à se mobiliser pour défendre ce fonds essentiel. Interpellez vos élu·es, signez les pétitions, faites entendre votre voix : le FSER, c’est l’avenir de nos radios, c’est l’avenir de notre démocratie.

Radio Campus France, avec les radios associatives, pour un service public vivant et diversifié.

Retrouvez le kit de mobilisation et plus d’informations sur le site des Locales.

PLF 2026 : Un cataclysme budgétaire menace les radios associatives françaises – Les Locales

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